Affirmer et revendiquer le fait associatif
Selon une enquête de l’IFOP, 87% des français pensent que les associations sont l’un des principaux acteurs d’une vie locale riche et dynamique.
L’énergie et la vitalité de ses associations contribuent ainsi significativement et depuis longtemps au développement social et économique de la Bretagne. Dans une volonté d’inscrire cette dynamique dans la durée, le Mouvement Associatif de Bretagne agit depuis de nombreuses années comme porte-parole des enjeux et des actions associatives pour promouvoir et faire reconnaître l’importance de cette part importante de la société civile organisée. Dans ces moments ou populisme et extrémisme frappent lourdement à nos portes européennes, la Bretagne a besoin du monde associatif pour (re) faire société. Mais, alors que les besoins sociaux évoluent, les associations sont de plus en plus sollicitées par l’extérieur. Elles sont sur tous les « fronts » pour mener leurs actions tout en étant confrontées à de profondes transformations : évolution des modalités de contractualisation avec les pouvoirs publics, inflation des processus d’évaluation, complexification des projets, alourdissement des contraintes législatives et de la réglementation principalement en matière de sécurité, exigence de montées en compétences des bénévoles et des salarié.e.s., vieillissement des bénévoles et isolement parfois, transformation des formes d’engagements et, de plus en plus, mise en concurrence entre elles. Parmi toutes ces difficultés, l’une d’entre elles revient avec force et constance :
la baisse des subventions publiques au profit de l’augmentation croissante des commandes publiques via les processus d’appels d’offres et la difficulté en matière de renouvellement des gouvernances associatives.
Les conséquences de ces changements politiques et sociétaux sont nombreuses : disparition ou réduction des activités d’intérêt général dans les territoires, frein à l’initiative citoyenne, perte de lien social, segmentation et sélection dans l’accès des publics aux activités et services. Aussi, conscientes de ce contexte social et économique dans lequel elles s’inscrivent et des évolutions nécessaires à mettre en oeuvre, les associations ont plus que jamais besoin de formations, de structuration, d’accompagnement mais aussi de dialogue avec les pouvoirs publics pour assurer un développement pérenne.
Le projet du Mouvement associatif de Bretagne vise à anticiper l’avenir en répondant à ces enjeux. Il est construit principalement sur la création d’outils, la structuration du dialogue civil avec les collectivités territoriales et l’Etat en région ainsi que la co-animation de dispositifs, pour contribuer à :
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appréhender les évolutions repérées,
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favoriser les coopérations inter-associatives,
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stimuler l’échange d’expériences,
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permettre les prises de positions autour d’enjeux communs
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forger la construction collective des réponses pour faire face à toutes ces
transformations.
L’enjeu est de taille : avec ses 80 000 associations actives, plus de 700 000 bénévoles (1 Breton sur 4) et 108 000 salariés, petites et grandes associations portent, par leur utilité sociale sur les différents territoires, la charpente d’une société bretonne solidaire et de proximité dans la pluralité de leurs domaines d’actions : le sport, l’éducation populaire, la culture, la protection de l’environnement, l’accès aux droits et la réduction des inégalités, de la précarité et de la pauvreté, la diffusion de l’égalité entre les femmes et les hommes, la lutte contre l’isolement …
Le réseau associatif est un véritable atout de cohésion sociale et de développement de la Bretagne et la Région Bretagne, en particulier pour ces actions inscrites dans la Breizh Cop.
Cette période, dite de transition, fait apparaitre des enjeux déterminants pour l’avenir : la protection de la biodiversité, la transformation des modes de vie pour les jeunes et les adultes, la création d’emplois dans le cercle vertueux d’une économie solidaire de proximité... Si le Mouvement Associatif de Bretagne, par l’intermédiaire de ses coordinations membres, représente au niveau régional la vie associative organisée et est donc à ce titre, l’interlocutrice privilégiée et légitime des pouvoirs publics, le fait d’en être le porte-parole engage aussi fortement sa responsabilité.